lundi 14 mai 2018

Disparition de Claude Raoul-Duval, Compagnon de la Libération

@Ordre de la Libération
Agé de 98 ans, le dernier pilote des Forces aériennes françaises libres vient de décéder à l'hôpital militaire Begin (Saint-Mandé, 94). Fils d'un négociant parisien en import-export et d'une sculptrice, le sous-lieutenant de l'armée de l'air Claude Raoul-Duval gagne l'Angleterre, le 22 juin 1940, avec un camarade après avoir pu embarquer au Verdon (Gironde) sur un bateau hollandais. Pilote au sein des FAFL, il rejoint après un séjour au sein de la Royal Air Force, le Liban en septembre 1941 et le groupe Alsace. Il accomplit alors 50 missions, notamment en Libye, sur du matériel inférieur à celui de l'ennemi. Revenu en Europe, il est cantonné en Ecosse d'où il accomplit d'autres vols au-dessus de la France occupée. Le 17 avril 1943, il est abattu dans le ciel havrais mais parvient à sauter en parachute et à gagner Paris. Il s'engage alors dans le réseau Comète aux côtés de son père, faisant évader plusieurs aviateurs alliés abattus. En août de la même année, il entreprend de regagner Londres. Pour cela, il traverse les Pyrénées puis l'Espagne en compagnie de quatre aviateurs américains, de deux officiers français et de Josette qu'il vient d'épouser dans la capitale.
Réaffecté au groupe Alsace, celui que ses camarades croyaient mort reprend le combat et participe durant l'année 1944 à 76 sorties au-dessus de la France, de la Belgique, des Pays-Bas et de l'Allemagne dont deux le 6 juin. La capitaine Raoul-Duval aura accompli 160 missions. Il reçoit la crois de la Libération en octobre 1945.
Rendu à la vie civile, il devient employé de commerce avant de s'installer au Congo. C'est ensuite le Nigéria puis l'Algérie où il dirige le groupe Berliet. Il part, ensuite, poursuivre sa carrière au Brésil avant de revenir à Paris où il travaille dans le domaine bancaire.
Grand officier de la Légion d'honneur, ses obsèques seront célébrées le 16 mai en la cathédrale Saint-Louis des Invalides. Les honneurs militaires lui seront, ensuite, rendus dans la cour d'honneur. Six Compagnons de la Libération sont encore en vie.