En France, en Europe,
outre-Atlantique, les mêmes profils, les mêmes scénarios...
Le 10 août, à 8h30
(heure locale), la gendarmerie royale canadienne (GRC) est alertée par le FBI
américain de l'imminence d'un attentat. Celui-ci est
annoncé dans une vidéo par "un martyr" faisant allégeance au groupe
EI. Les services américains préviennent que l'attentat devrait avoir lieu
"dans les 72h" et viserait "un centre urbain".
Une course contre la montre s'engage. La vidéo, les réseaux sociaux, les
fichiers des services canadiens permettent de cibler un nom, Aaron Driver. Domicilié en Ontario.
Il est 11h. Ce garçon de 25 ans se fait appeler
Harun Abdurahman. Il figure sur la liste de surveillance du Service canadien du
renseignement de sécurité pour avoir exprimé ses sympathies envers le groupe EI
sur les réseaux sociaux. En février 2015, dans une interview accordée au
quotidien Toronto star, le loquace Driver
recommandait de se rendre en Syrie ou en Irak. Dans un autre entretien, quelques
semaines plus tard, à Radio-Canada (CBC, réseau anglophone), il expliquait qu'il
fallait " que l'Occident arrête de tuer des musulmans, qu'il cesse de les
bombarder..." Arrêté par la police du Manitoba en juin 2015, placé en
détention, il était ensuite remis en liberté sous conditions, dont celle de
porter un bracelet électronique et de déménager chez sa sœur en Ontario. Aaron
Driver n'était plus surveillé depuis le début de l'année et ne portait plus de
bracelet électronique.
A 16h30,
le taxi dans lequel le jeune homme avait pris place, dans la banlieue de
Toronto, est cerné par les forces de l'ordre. Driver déclenche aussitôt la
bombe artisanale qu'il avait confectionnée. Sans succès. Il est abattu.