samedi 3 mai 2014

Geneviève de Galard

3 mai 2014, Arc de Triomphe Paris (Photo HW)
Elle est assise au premier rang devant la flamme qui brûle sur le tombeau du soldat inconnu. Lorsque retentissent les premières notes de la Marseillaise, Geneviève de Galard se lève pour chanter l'hymne national. 
"L'ange de Dien-Bien-Phu" vient de fêter son 89ème anniversaire et tenait ce samedi soir à être, une nouvelle fois, présente à l'Arc de Triomphe à Paris afin de participer à la cérémonie d'hommage aux morts pour la France en Indochine. Il y a 61 ans, la jeune infirmière signait un contrat de convoyeuse de l'air et se portait volontaire pour l'Indochine. Dès janvier 1954, elle accompagne dans les Dakota médicalisés les blessés depuis Dien-Bien-Phu. A partir du 13 mars, les bombardements Viet-minh rendent les évacuations difficiles. Quinze jours plus tard, l'avion avec lequel elle est arrivée ne peut redécoller. Geneviève de Galard se porte volontaire pour servir au sein de l'antenne médicale centrale. Et soigne parachutistes coloniaux et légionnaires. L'un deux, amputé des deux bras et d'une jambe lui lance "Quand tout sera fini, je vous emmènerai danser". Le 29 avril, la jeune femme reçoit, à 29 ans, la Légion d'honneur et la Croix de guerre. Le lendemain, pendant la célébration de Camerone, elle est faite légionnaire de 1ère classe.
A la chute du camp, le 7 mai 1954, le Viet-minh autorise le personnel médical présent à continuer de soigner les 800 blessés. Geneviève de Galard souhaite rester jusqu'à l'évacuation des derniers. Mais "elle est poussée dans un avion" et se pose à Orly le 1er juin. Une semaine plus tard, l'infirmière fait la couverture de Paris-Match. La presse américaine la célèbre. Invitée par le Congrès, elle est décorée à la Maison-Blanche par le président Eisenhower de la Médaille de la Liberté, la plus haute décoration américaine pouvant être attribuée à un étranger. En France, Geneviève de Galard a été élevée à la dignité de grand officier de la Légion d'honneur en 2011.