dimanche 11 mai 2014

De guerre lasse

La Légion étrangère pour contourner son destin ! Rien de bien neuf. Il s'agit là, globalement, d'une explication à l'engagement d'une partie de ces hommes. Au delà, depuis bien longtemps, littérature et cinéma ont bâti mille histoires sur ce pré-supposé. Olivier Planchot en a fait le point de départ de son deuxième long-métrage, De guerre lasse, sorti mercredi. Alex, son personnage central joué par Jalil Lespert, fils d'un caïd pied-noir s'est engagé quatre ans plus tôt pour échapper à un règlement de comptes avec la mafia corse de Marseille. De la Légion on ne verra qu'un plan dans les premières secondes, puis des références à des combats en Afghanistan. Egalement, un chant qui permet à Alex de hurler son désespoir. Lui qui a déserté, revient dans une cité phocéenne où il n'a plus sa place, pour retrouver son amour de jeunesse. Là démarre un film très noir, truffé de trahisons, de réconciliations, de vengeances, de secrets de famille. Un film qui explore le non-dit, le Marseille des rues étroites et, en arrière-plan, la relation France-Algérie. Jalil Lesper, en ex-légionnaire mutique, est remarquable.