Michel Guignon, alors commandant le 2ème REP (1980-82)
Vous porterez la main du capitaine Danjou pour le 150ème anniversaire
de Camerone. Que ressentez-vous ?
Une immense fierté, une grande émotion .Pour un officier
de Légion, c'est l' honneur suprême, le couronnement d' une vie légionnaire .
Pourtant,
des émotions, vous en avez vécues durant votre carrière ?
Sans doute , mais celle là est particulière. Le 30 avril
1963, j'étais à Aubagne, revenant de Sidi-bel-Abbès et nous célébrions le
centenaire de Camerone dans des conditions très pénibles. La vie même de la
Légion était menacée. Cinquante ans plus tard, au même endroit, je remonterai
la Voie Sacrée dans un quartier Vienot resplendissant, devant une foule immense
venue témoigner confiance et admiration à nos régiments qui viennent de s'
illustrer au Mali. Que rêver de mieux !
Votre
fierté, c'est d'avoir à vos côtés l'adjudant Vossler...
Oui .Le 31 Janvier 1961, après un dur combat, le sergent
Vossler et le lieutenant Guignon, couchés dans le même hélicoptère, étaient
évacués sur l' hôpital de Constantine dans un triste état. Aujourd'hui, nous
sommes encore debout tous les deux, unis par les mêmes souvenirs, dans la même
ferveur.
En
2012, Hubert Germain qui s'apprêtait à porter la main commentait ainsi son
choix "Ainsi, je boucle l'affaire !". Etes-vous dans le même état
d'esprit ?
Tout à fait. J'ai commencé ma carrière à la Légion, J' y
ai servi dans tous les grades, de sous-lieutenant à colonel. J'arrive au soir de ma vie. La Légion
m'accorde ce dernier hommage. Je peux partir tranquille...
(1) Marie
Larroumet, Mythe et images de la Légion
étrangère, L’Harmattan, 2004.
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