jeudi 31 mai 2012

Le lieutenant- colonel Arnaud Chevreul au GSPR

J'annonçais, le 16 mai dernier sur ce blog, le probable retour des gendarmes au sein du Groupe de sécurité de la présidence de la République, qu'ils avaient dû quitter en 2007, lors de l'arrivée à l'Elysée de Nicolas Sarkozy. Celui-ci avait, en effet, souhaité n'être protégé que par des policiers. On connait depuis hier, le nom du chef de ce "nouveau" GSPR. Il s'agit de la commissaire divisionnaire Sophie Hatt. Son numéro deux sera le lieutenant-colonel de gendarmerie Arnaud Chevreul, qui arrive du GIGN. 

mercredi 30 mai 2012

Cinquième étoile pour le légionnaire Bruno Dary

Le conseil des ministres de ce mercredi a élevé aux rang et appellation de général d'armée, le général Bruno Dary à compter du 1er juin prochain. Ancien commandant de la Légion étrangère, il est depuis le 1er août 2007, gouverneur militaire de Paris.


                                                           Général Bruno Dary (photo Défense)


De son côté, le général de division Jean Dominguez est nommé directeur central de la structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres et directeur central du matériel de l'armée de terre à compter du 19 juin 2012.

Raids Aviation

Jean-Marc Tanguy est un passionné. Un journaliste se doit d'être passionné, mais le sommes-nous tous ? Lui appartient a cette catégorie. Et il sait faire preuve d'indépendance de ton, de sens critique sur son blog qu’il alimente en chroniqueur des affaires militaires : http://lemamouth.blogspot.fr
Il est aussi un homme audacieux. Qui a, aujourd'hui, choisi de s'intéresser, au travers de ce magazine papier, à l'aviation militaire. Une telle aventure constitue d'abord un pari, financier et éditorial lancé par ses concepteurs. Voici les motivations de Jean-Marc Tanguy, rédacteur en chef de Raids Aviation, fils de Raids. 


- Voilà votre réponse à la morosité économique du secteur de la presse. Vous sortez un nouveau titre ?
Je crois à ce retour aux fondamentaux, d'emmener les lecteurs où ils n'iront jamais, de faire parler ceux qui sont là où les choses se passent. C'est pour faire ce genre que j'ai choisi le journalisme. Je n'ai pas cherché une quelconque forme de sensationnalisme dans les histoires du premier numéro, mais elles me semblent un peu symptomatiques de ce que sont les militaires, et c'est particulièrement le cas dans ce monde de l'aviation, quelle que soit l'armée d'origine : humbles, innovants, et performants. En plus de ces histoires d'opérationnels, nous avons voulu pouvoir être pertinents sur les aviations du monde entier. J'en connais quelques unes, mais il nous a semblé plus performant de lier un accord avec le magazine de référence du secteur, Air Forces Monthly, et de mettre à la disposition du public français les articles les plus informatifs. Le premier numéro de Raids Aviation en retient deux, dont un consacré à la surprenante aéronavale indienne.

- Vous êtes donc hyperspécialisé ?
Pas tant que cela. Mais je pars du principe qu'en 84 pages tous les deux mois, il n'est pas possible de couvrir toute l'aviation, j'ai donc arbitrairement choisi de ne retenir que l'aviation militaire, et de l'orienter sur l'angle opérationnel, qui prime le reste.

- Quel lectorat visez-vous ?
Large. Je suis aussi tombé dans ce monde en lisant beaucoup étant gamin, et je suis heureux de pouvoir contribuer à transmettre le virus. Donc dans mon cahier des charges, je n'évite pas le jargon, mais je fais en sorte de l'expliquer sur des appels de notes… Il y a des micro-langages dans ce monde, et je préfère le laisser, quand les professionnels me parlent, dans sa forme originelle. Mais cela doit être expliqué . De ce fait, le magazine doit pouvoir être lu autant par un professionnel du secteur que par un jeune qui découvre ce domaine.Nous ne disposerons des statistiques de ventes qu'en juin, mais nous voyons, à travers les premières réactions écrites et orales, que le spectre des acheteurs est, comme je l'espérais, plutôt large.

- Combien de temps a-t-il fallu à Raids pour trouver son public ?
Je ne suis pas le mieux placé pour en parler, il faudrait poser la question à Eric Micheletti, son rédacteur en chef. Mais il me semble qu'en 1986, un magazine de ce type était unique en son genre, et a vite trouvé son lectorat. Le contexte est différent aujourd'hui : internet diffuse beaucoup de choses, pas toujours de l'information d'ailleurs. Mais, et c'est le contributeur de Raids qui parle, c'est toujours émouvant d'entendre des lecteurs évoquer la relation qu'ils ont avec ce magazine, la façon dont il leur sert, et le fait qu'ils le conservent. C'est très particulier. J'ai travaillé dans une quarantaine de médias différents, en presse quotidienne régionale, en presse spécialisée, française, étrangère, Raids a vraiment des lecteurs passionnés, comme ceux qui font ce magazine.

- Aucun site Internet n'accompagne ce titre ?
Histoire et Collections dispose d'un site général (www.histecoll.com) présentant chaque titre, et pour chaque numéro, un preview des articles. Raids Aviation a aussi un compte Facebook. Et le magazine devrait être disponible sur Ipad avant la fin de l'année (c'est déjà le cas pour Raids).

- Quelles sont vos ambitions éditoriales ?
Transmettre aux lecteurs la richesse humaine et technologique de ce monde.

- Economiques ?
Garantir le meilleur volume d'informations au meilleur prix, c'est un défi permanent dans la presse écrite, et ce n'est pas qu'une formule à l'emporte-pièce. La moitié du prix de vente d'un magazine est absorbée par sa distribution, il s'agit donc de bien utiliser le reste.


Raids Aviation est en kiosque depuis le 12 mai.

mardi 29 mai 2012

Qui a tué Jérôme Muriaux ?

Il est mort un vendredi 13. Il s’appelait Jérôme Muriaux et était avocat au barreau de Paris. Il a été victime de l’explosion d’une grenade. Qui lui aurait été offerte, deux jours plus tôt, « par un ami ».

Sources et journalistes

Les journalistes via les sites respectifs de leurs rédactions, reprennent immédiatement  une  dépêche de l’AFP, dont le titre sera maintes fois utilisé : Un avocat tué par l’explosion accidentelle d’une grenade dans son cabinet à Paris. Ces informations ont été fournies par des « sources policières ». On y apprend ainsi que Jérôme Muriaux, né en 1967 « et réputé comme collectionneur d’armes, selon les tous premiers éléments de l’enquête… » avait « commandé des grenades, sans doute à un ami, et les a reçues par La Poste, vendredi à son cabinet ». Un journaliste de francesoir.fr qui traite cette brève est plus prudent : Muriaux « aurait été collectionneur d’armes ». Un  confrère du parisien.fr, pose le lendemain, au début de son papier, les hypothèses qui seraient à l’origine de la mort de l’avocat : « Un drame de l’imprudence ou de l’inconscience? ». Suit un long week-end de trois jours.... Aujourd’hui, tout conduit à penser que ces deux pistes ne conduisent à rien. Parce que tant du côté de son entourage que de son milieu professionnel, personne n’a jamais vu l’avocat s’intéresser aux armes.

Un appât facile ?
« Jérôme était fasciné par les services secrets », explique un de ses confrères. Cet intérêt pour le monde de l’ombre lui serait venu, confie un proche, de son service militaire effectué en  coopération en Roumanie, alors que le pays était en train de vivre sa brève révolution qui conduisit à la chute des Ceaucescu ». Un autre se souvient qu’il avait connu dans ce pays une première « très grosse frayeur » avec la Securitate. Dans cette Roumanie post-dictature, J. Muriaux  rencontre le nouveau Premier ministre, le francophile Petre Roman. Puis, le jeune homme rentre à Paris et devient avocat. « Un bon professionnel, qui adorait attirer l’attention » se rappelle l'un. « Pour cela », complète un autre, « il n’hésitait jamais à utiliser la provocation » mais tous sont d’accord pour dire que c’était un homme trop gentil, qui par certains côtés était resté un enfant : rêveur, candide, trop confiant…
Homme au carnet d’adresses fourni, Jérôme Muriaux semblait trouver de l’adrénaline dans certaines affaires. Avocat d’Henri Antona, vice-président de l’assemblée de Corse et ancien patron de Tecni, filiale de la Générale des eaux spécialisée dans le chauffage, dont il fut question dans les marchés truqués des HLM de Paris, « il approcha les réseaux Pasqua. Il aimait s’en vanter ». Muriaux était fasciné par de telles rencontres. « Plus généralement,  je lui recommandais la prudence », lance ce témoin, « car il pouvait facilement se laisser embarquer. C’était un appât idéal ».

Ses fréquentations
Par qui s’est donc laissé embarquer cet avocat qui venait de fêter son quarante cinquième anniversaire ? Il avait été révolté par la mort d’enfants tués par Mohamed Merah à Toulouse. Il était outré par les images de cadavres d’enfants en Syrie. Il voulait faire quelque chose. Est-ce pour cela qu’il s’était rendu à Washington le 11 mars dernier ? Etait-ce pour d’autres raisons ? Au même moment, il avait organisé l’interview d’un leader de la résistance syrienne avec un journaliste parisien. Il est rentré le 13, défait. Il avait peur pour sa vie. A un ami d’enfance, il dit  laconique, « Ils ne vont pas me laisser vieillir ! ». A un autre, il lance « Ils me lâchent ! ».

Qui ?
Le 12 avril Jérôme Muriaux a assisté aux obsèques de son ami Claude Poirier, à Lamotte-Beuvron (Loir-et-Cher). Il rentre tendu. Une amie de la famille raconte : « Non, il était effondré, effondré ! Il a parlé de son ami qui, avant de mourir, avait perdu son domaine de chasse au Mali. Il aurait voulu se battre pour lui ! ». Le lendemain, il a besoin de plaisanter. C’est ce qu’il fait avec sa collaboratrice. Il prend en main, lui l’homme qui adorait faire des tours de magie, cette grenade, la fait rouler. Il comprend immédiatement qu’elle n’est pas désarmée. Il la récupère, va dans les toilettes. Il sauve ainsi la vie de sa collaboratrice mais pas la sienne….

Pourquoi ?
Jérôme Muriaux avait-il été « recruté » ? Par qui ? Sa mort est-elle un message que seuls les initiés peuvent décoder ? Pour l’instant aucune réponse. En aura-t-on un jour ? Paris-Match qui vient de consacrer une double page à Muriaux (n°3288 du 24 mai 2012)  note également l’insistance de la préfecture de police de Paris à accréditer, dans les heures qui ont suivi la mort de l’avocat, la thèse de « l’homicide involontaire ». Et ce par l’intermédiaire de deux hauts fonctionnaires, le directeur de cabinet puis de son adjoint. L’amie de la famille, de son côté, s’interroge sur la perquisition qui a suivi au domicile de l’avocat : « Pourquoi plus de quarante fonctionnaires auraient été mobilisés pour un simple accident ? Pourquoi la perquisition a-t-elle duré cinq heures ? ». Jérôme Muriaux, père de jumelles, devait se marier le 12/12/2012.

lundi 28 mai 2012

Avec la France, la Nouvelle-Zélande anticipe son retrait en Afghanistan

C'est le ministre des affaires étrangères du gouvernement de Wellington, Murray MacCully qui l'a confirmé lors du récent sommet de l'OTAN ;  le contingent néo-zélandais, fort de cent quarante hommes, quittera l'Afghanistan d'’ici à la fin 2013, alors qu'il aurait du rester un an de plus. L'une des raisons avancée par le chef de la diplomatie est le succès de l'équipe de reconstruction dans la province de Bamiyan. Cette PRT y était déployée depuis 2003. Une unité des forces spéciales engagée dans la formation à Kaboul a, elle, achevé son retrait définitif en mars dernier.

                                                                photo :  indymedia.org.nz

M. Mac Cully a également annoncé une contribution de 2,65 millions de dollars NZ (soit 1,57 millions d’'euros) au cours des trois années à venir, destinés au maintien de l’'ordre dans la province de Bamyan (En collaboration  avec Flash d’Océanie, http://newspad-pacific.info/).

dimanche 27 mai 2012

Le désespoir des Algériens

En Algérie, il n’y a pas en préparation de manifestation « formidable » pour lutter contre la violence « injuste », telle que celle qu’André Malraux avait appelé de ses vœux à la fin des années 20, en Chine.
Cette violence en Algérie est quotidienne, banale, moralement terriblement dévastatrice. Malgré la fin de la décennie noire (1991-2001), qui fit entre soixante et cent cinquante mille morts, le terrorisme est toujours très présent dans certaines régions, en particulier la Kabylie. De quoi désespérer la population, notamment la jeune génération.
Une seule date, prise au hasard, vendredi 25 mai. « Deux terroristes ont été abattus dans un ratissage à Mekla (Tizi Ouzou) », selon des sources locales. Dans la même journée, un garde communal était assassiné « par des éléments de l’ex-GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et la combat), à Ouled Ben Chaâbane, à 50 km à l’est de Boumerdès. Attentat  qui survient quelques semaines après l’explosion d’une bombe artisanale au chef-lieu communal, faisant sept blessés dont quatre civils ». Ce même jour, un émir de l’ex-GSPC, rapporte la presse algérienne, a été « neutralisé  par les forces de sécurité » à Bordj-Menaiel (ouest de la Kabylie). « Le terroriste répond au nom de Azzazni Mohamed alias Mouaâd. Il avait succédé à l’émir Soheib à la tête de la phalange terroriste des Issers, avait rejoint les maquis au début des années 90 ».
Quelques jours plus tôt, le 19 mai, Djaffar Tamani éditorialiste du quotidien francophone  algérois El Watan exprimait la désespérance du peuple algérien. J’ai choisi de publier le cri d'un homme trahi.Titre : Stratégie de la terreur
L’action terroriste atteint dans le pays un niveau extrêmement dangereux sans que cela n’émeuve ni ne fasse réagir un pouvoir dont les porte-parole n’en ont pas fini de commenter et de célébrer le «succès» des dernières élections. Pourtant, la situation sécuritaire est on ne peut plus grave, montrant l’inefficacité des moyens mis en œuvre pour vaincre le terrorisme et démentant l’ensemble des déclarations officielles au sujet du supposé retour à la paix et à la sécurité. Les groupes armés islamistes, agissant désormais sous la bannière d’Al Qaîda, n’affichent plus ces dernières années une simple «capacité de nuisance» mais une véritable stratégie de guerre totale se déroulant principalement en Kabylie.
Seul le pouvoir refuse de reconnaître cette situation intenable pour l’ensemble de la population. Or, peut-on mener une guerre et la gagner tout en l’occultant, oubliant même de rendre hommage aux victimes des attaques terroristes ? L’absence et le silence des autorités centrales à la suite d’attentats meurtriers commis dans la région ou à travers le pays sont frappants. Aucune autorité centrale ne s’était déplacée à la suite de l’assassinat, le mois dernier, de quatre policiers à Mekla, à l’est de Tizi Ouzou, dans une embuscade qui ne pouvait pas être l’œuvre d’un groupe résiduel ou égaré. Ces derniers jours, c’est Azzefoun, ville du littoral, qui a été secouée par trois attentats successifs, commis sur le chemin d’une caserne de la Marine nationale. Trois gardes-côtes ont perdu la vie dans ces attaques à l’explosif perpétrées trois jours de suite avec une étonnante facilité.
Au bilan lourd subi par les services de sécurité s’ajoute l’effet dévastateur sur le climat général dans une région vouée à la peur tout au long de l’année. Les groupes armés, qu’aucun dispositif antiterroriste n’arrive à déloger ou à anéantir, mènent leur guerre sur plusieurs fronts, militaire et psychologique, en s’attaquant régulièrement à l’économie locale à travers les kidnappings d’entrepreneurs, rançonnés et poussés à la délocalisation. Des attentats à la périphérie d’une cité balnéaire, à la veille de l’ouverture de la saison estivale, participent de cette stratégie de mise à mort de la vie socioéconomique dans la région. Le sentiment de terreur qui habite la population ne remonte pas jusqu’aux sphères dirigeantes, préoccupées par leur seule et propre survie, ni à des partis politiques occupés à reconstituer le scénario de la fraude (1) à laquelle ils ont incontestablement participé à donner corps.
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(1) Les Algériens viennent d’élire leurs députés.

samedi 26 mai 2012

L'équipe Le Drian

Il y a trois temps dans la composition d'un cabinet ministériel. Le premier est de rechercher, au plus vite, le directeur puis le chef de cabinet. Parfois le ministre nommé assiste à la passation des pouvoirs en compagnie de son dircab. Dans ce cas, la "manoeuvre" a été anticipée. Gare aux ministrables non nommés qui ont déjà composé leur cabinet.
Le deuxième temps consiste à en former l'ossature dans la semaine qui suit. Ensuite, de l'officialiser par un arrêté  Publié pour la défense, ce matin, par le journal officiel.
Ce qui donne la composition suivante.
Conseiller auprès du ministre : Jean-Claude Mallet.
Directeur du cabinet civil et militaire : Cédric Lewandowski.
Directeur adjoint du cabinet civil et militaire : le contrôleur général des armées Jean-Michel Palagos.
Chef du cabinet militaire : le général de corps aérien Denis Mercier.
Chef du cabinet civil : Jean-Christophe Le Minh.

vendredi 25 mai 2012

Le cabinet militaire de Jean-Marc Ayrault


Continuera d'être dirigé par le général de division Bernard de Courrèges d’Ustou. Chef du cabinet militaire de François Fillon depuis mars 2010, où il avait remplacé le général de Villiers, ce terrien poursuivra sa mission auprès du nouveau Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. Avant de rejoindre Matignon, ce saint-cyrien de 53 ans était conseiller pour le secrétariat des conseils de défense au Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale.

mercredi 23 mai 2012

Le conseiller défense du Premier ministre

Stéphane Verclytte, ancien conseiller technique “défense” de Lionel Jospin  (2001 à 2002), retrouve la même fonction (mais conseiller "plein") auprès de Jean-Marc Ayrault. Ce conseiller d’État était secrétaire général adjoint de la plus haute juridiction administrative française.

mardi 22 mai 2012

Ainsi va le monde arabe…Jean-Pierre Filiu


Diplomate au début de sa carrière, en poste en Jordanie, en Syrie, en Tunisie et aux Etats-Unis, Jean-Pierre Filiu est aujourd’hui professeur associé à Sciences-Po Paris, historien spécialiste du monde arabo-musulman. Où il enseigne en français bien sûr, en anglais et en arabe.

                                                              Photo Républicain lorrain.fr

L’attentat de Sanaa hier (96 militaires tués) est revendiqué par Al Qaïda…
Cette revendication est crédible. La banche yéménite d’Al Qaïda, AQPA c’est-à-dire-Al Qaïda pour une péninsule arabique a une communication très contrôlée. Face aux récents succès de l’armée yéménite, elle veut prouver qu’elle est capable de reprendre l’initiative et de frapper au cœur de la capitale.

Vous dites souvent dans vos interventions qu’Al Qaïda n’est qu’une parenthèse. Mais celle-ci n’est pas refermée ?
Du point de vue de l’histoire, oui cette parenthèse est refermée. Al Qaïda n’a jamais représenté, en termes de membres, qu’un musulman sur un million. Ce qui est négligeable pour le rapport démographique. Aujourd’hui, depuis la mort de Ben Laden, l’organisation est éclatée même si le terme est conservé. Il y a aujourd’hui une centrale à la tête de laquelle on trouve Ayman al-Zawahiri, de nationalité égyptienne qui est probablement au Pakistan. Al Qaida pour la péninsule arabique qui a commis ce carnage à Sanaa, Al Qaida en Irak, Al Qaida au Maghreb islamique ont pris leur autonomie, de fait. D’autres organisations comme les Shebab en Somalie peuvent avoir des affinités…

Al Qaïda compte toutefois sur ses partenariats en Afrique…
Plus le mouvement est faible plus il a intérêt à mettre en avant Al Qaida afin de se grandir au niveau médiatique et amplifier sa menace. Ainsi aujourd’hui au Sahel, AQMI n’est qu’un acteur mineur. Pourtant comme nous étions focalisés sur ce mouvement, nous n’avons pas vu arriver l’insurrection touareg menée par les deux grandes tendances que sont le MNLA et Ansar Dine. C’est un peu partout comme cela : on met en avant Al Qaïda pour que l’on parle de soi.

La communication est un outil majeur
Pour al-Zawahiri, la moitié du djihad est médiatique. Un cameraman travaillant en Irak pour Al Qaïda touchait une solde trois fois supérieure à celle d’un combattant.

L’Egypte vote demain, pour se trouver un président. Sa révolution a produit des héros, comme Ahmed Harara…
Ahmed Harara est un militant des droits de l’homme, dentiste de profession, âgé de 32 ans qui a perdu un œil au cours des manifestations de protestation contre Moubarak, en février 2011. Il a perdu l’usage du deuxième à l’automne dernier au cours d’une manifestation contre le régime militaire, le Conseil supérieur des forces armées. Cet homme déterminé est devenu une sorte d’icône de la révolution continue égyptienne.

                                                       Ahmed Harara      (dailyegyptnews.com)

Nous démarrons l’an II de la révolution arabe. Vous préférez utiliser le singulier. Combien de temps va-t-elle durer ?
C’est un événement majeur que les historiens retiendront du XXIème siècle. Je veux  juste mettre en garde contre la volonté de tirer des leçons définitives, de manière prématurée, de ce qui constitue un bouleversement historique de grande ampleur, qui va prendre de nombreuses années. Je ne me hasarderai pas à dire combien…Mais qui va refonder de fond en comble la scène politique arabe ; il s’agit de reconstruire le système politique par le bas, par l’intérieur et dans le cadre des frontières coloniales. Ce qui est d’ailleurs le paradoxe d’un triomphe de l’état-nation post-colonial par le fait même du processus révolutionnaire.

La Syrie. La Russie ne fait-elle pas la pire des analyses ?
Oui, les Russes sont dans une phase tragique, tragique pour le peuple syrien, qui les conduits à soutenir sans réserve un régime barbare. Ils ne le soutiennent pas qu’à l’ONU, ils l’arment sans aucune retenue. C’est tragique aussi pour la Russie parce leur vision pessimiste est très erronée des développements politiques dans le monde arabe. S’ils empêchent la Syrie d’évoluer, ils interdisent une transition à Damas, favorisant le djihadistes, les extrémistes qu’ils prétendaient combattre. Nous sommes dans une vision purement idéologique, liée à la projection sur la Syrie de problématiques tchétchènes qui n’ont pas grand-chose à voir avec la réalité arabe.


Dernier ouvrage de Jean-Pierre Filiu publié  : "Histoire de Gaza" (Fayard) 2012.
http://www.fayard.fr/livre/fayard-384952-Histoire-de-Gaza-hachette.html

lundi 21 mai 2012

E-CO-NO-MI-SEZ !

La réduction des budgets militaires constitue un danger ! Les pays européens doivent cesser de réduire leur budget de défense. Faute de quoi les Etats-Unis, qui assurent 80% du budget de l'Otan, vont leur tourner le dos, prévient Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire général de l'OTAN. "Les Etats-Unis et les contribuables américains vont se demander pourquoi Washington doit supporter la quasi totalité de la sécurité commune de l'Otan," a-t-il expliqué à un quotidien danois, cité par Courrier international. M. Rasmussen répétera certainement ce message aux membres de l'organisation, réunis aujourd'hui et demain à Chicago. Mais l'austérité touche tous les pays occidentaux ; ainsi la lointaine Australie. C'est là, l'un des derniers exemples en date.
Canberra vient de retarder de deux ans, dans le meilleur des cas, l'acquisition de douze avions furtifs américains F-35. Ce qui constitue une très mauvaise nouvelle pour Lockheed Martin, empêtré dans son projet d'avion de chasse JSF, dont le prix unitaire a doublé. Une autre ligne de dépenses est elle purement et simplement supprimée par le ministre de la défense. Ce projet concernait l'acquisition d'obusiers automoteurs.

samedi 19 mai 2012

Nominations à l'état-major particulier du président de la République

Sont confirmés à l'état-major particulier de François Hollande : le général de brigade Eric Bucquet, le colonel (air) Jean-Claude Piccirillo, le capitaine de vaisseau Bernard-Antoine Morio de l'Isle, le commissaire en chef Bernard Abbo, le médecin en chef Sergio Albarello et le lieutenant-colonel (air) Patrice Morand ( comme aide de camp).
Deux autres aides de camp sont nommés : le capitaine de frégate Eric Lavault,( en remplacement du colonel Jean Laurentin) et le lieutenant-colonel (terre) Yann Latil, en remplacement du colonel Damien Wallaert.
Le général de corps d'armée Benoît Puga reste à la tête de l'état-major particulier.

jeudi 17 mai 2012

Eric Besson, la fausse note dans l'élégance républicaine


La passation des pouvoirs entre ministres « partants » et « arrivants » a eu lieu ce matin. Avec la cordialité républicaine qui sied à cette cérémonie. Avec une certaine émotion pour celle qui s’est déroulée au ministère de la Culture entre Aurélie Filipetti et son prédécesseur Frédéric Mitterrand. Ou chaleureuse entre Marylise Lebranchu et Valérie Pécresse.
Un ex-ministre de François Fillon a toutefois décidé de sécher la passation, affichant ainsi une "singularité" jamais démentie : Eric Besson, ministre de l’Industrie, de l’énergie, de l’économie numérique. Faisant dire qu’il « était parti en vacances ». Une absence remarquée, tout à fait inappropriée dans cette session républicaine, de la part d’un homme qui avait, en 2007, quitté le parti socialiste pour soutenir le candidat Nicolas Sarkozy. « Transfuge » dit-on aujourd’hui, « traitre » lançait-on à l’époque. Ceci expliquant peut être cela. Un haut fonctionnaire déplorait ce matin, "un inédit manque d'élégance".  
M. Besson a réussi grâce à sa proximité avec Nicolas Sarkozy à siéger au gouvernement durant le quinquennat. C’est le seul ministre d'ouverture à avoir accompli ce parcours ; il incarne aussi l’échec de cette politique. N’ayant pas réussi à créer un pôle de gauche au sein de l’UMP, souhaité dès son élection par l'ex président de la République. N’arrivant jamais à faire décoller son club, les Progressistes fort de seulement quelques dizaines de membres. Homme hautain, il était souvent qualifié par ses adversaires mais aussi au sein de l’UMP ou par d’ex-collaborateurs « de suffisant, de brutal, d’irascible ». Il en a blessés. Lui n’hésitait jamais à dire qu’il aimait « cogner ». Beaucoup d’anecdotes l’attestent. Son attitude avec les médias marquait également une « singularité », que l’on attend pas à ce niveau : doigt d’honneur à un journaliste de Canal Plus en 2009, départ de l’enregistrement de Capital sur M6, en 2011. 
Pour mieux saisir la personnalité de M. Besson, il faut se référer à ce que lui disait en 2004 son attachée parlementaire, alors qu’il n’était alors qu’un modeste député de la Drôme (PS) qui avait été nommé secrétaire national du parti : "Les sirènes du pouvoir t'ont alors (...) aspiré et entraîné dans une course effrénée vers un ministère...sinon rien". La prédiction s'est réalisée mais là où on ne l'attendait pas. Le ministre qui tweetait ménage maintenant le "suspense" concernant son parachutage dans le secteur privé. Et entend s'investir dans un club de ligue 1 de football.

mercredi 16 mai 2012

1981, quand l'Elysée voulait faire protéger le président par le service action

François Mitterrand élu, certains parmi ses conseillers se méfient du service des Voyages officiels (devenu en 1994, SPHP) qu'ils voient comme un repaire de policiers giscardiens et chiraquiens. Leur idée est de confier la protection du président aux services secrets. Plus précisement, au service action du SDECE. Etonnant, lorsqu'on sait que parmi les socialistes nombreux sont ceux à penser que la Piscine est infiltrée par la droite.
L'idée fait, dans un premier temps, sourire boulevard Mortier. Puis grincer des dents tant l'idée de placer sur le devant de la scène des hommes formés à la clandestinité est irréaliste. L'heure est alors à la résistance passive. Pourtant, à l'automne, un homme se présente rue de l'Elysée où il est accueilli par un collaborateur de François de Grossouvre, conseiller en charge, notamment, des relations avec les services. Cet officier est chargé d'évaluer les besoins en matière de protection et de sécurité. Le même audit est réalisé rue de Bièvre, au domicile du chef de l'Etat. Rapidement, un autre officier vient se greffer à cette opération. L'étude prend une cinquantaine de jours puis est remise à Grossouvre. 
Au même moment, le nouveau directeur général du Service de documentation extérieure et de contre-espionnage, Pierre Marion reçoit quelques-uns de ses cadres qui lui font part de leur opposition à un projet incompatible avec la mission d'un service secret. Le SDECE remportera la partie. Le dossier sera repris par Christian Prouteau, au nom de la gendarmerie.Celui-ci  proposera de monter le GSPR, uniquement composé de gendarmes.

Vers un retour des gendarmes dans la protection du chef de l’Etat


Par qui sera assurée la protection rapprochée de François Hollande ? La question devrait être tranchée ces prochains jours mais nous pourrions assister au retour des gendarmes au sein du Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR). Depuis 2007, Nicolas Sarkozy avait choisi uniquement des policiers. Choix qui avait « ulcéré » les gendarmes. Si  ce retour est confirmé, il sera certainement fait appel aux hommes du nouveau GIGN, dont une unité assure la protection  de personnalités parmi lesquelles les ambassadeurs de France en Irak et en Libye.

mardi 15 mai 2012

Légion étrangère. Des menaces sur l’Athleg ?


Ils s’appellent Abraham Kiprotich, Abdellatif Meftah et Patrick Tambwe. Ces trois marathoniens ont franchi, ces dernières semaines,  les minima permettant de participer aux Jeux olympiques de Londres. Leur particularité ? Ces trois hommes ont été légionnaires et membres de l’Athleg, club d’athlétisme de la Légion, qui ces dernières années a pris l’habitude de truster les titres nationaux.
Mais voilà, des nuages noirs budgétaires planent au-dessus d’Aubagne et la section pourrait être dissoute ou tout au moins « évoluer » dans de brefs délais, pour les plus optimistes. La Révision générale des politiques publiques, le Livre blanc de la défense, bref les économies à réaliser font peser une lourde menace sur l’Athleg.

Créée en 1991 par le général  Piquemal, cette section fut ainsi championne de France par équipes en 2010 ( cross-country, 10 km, semi-marathon), championne de France interarmées de cross 2011. Certains de ses membres ont également remporté des titres nationaux de marathon. Structure unique de fond et de demi-fond, elle est composée de 18 athlètes-légionnaires, d’origine kényane, burundaise, marocaine…

samedi 12 mai 2012

DCRI, DGSE, DRM, DPSD, le renseignement sous François Hollande


L’une des priorités du futur ministre de l’intérieur sera constituée par le dossier Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI)  et, en particulier, par le changement de directeur. Plus personne dans le monde du renseignement (mais aussi politique) ne parierait sur le maintien de Bernard Squarcini à sa tête. Nombreux sont, en effet,  les griefs qui lui sont faits au sein du parti socialiste : proximité avec Nicolas Sarkozy, conception très concurrentielle de la relation entre les services, affaire des fadettes des journalistes du Monde, affaire Merah…

La DGSE

La question ne se pose pas de la même façon pour le directeur général de la DGSE, Erard Corbin de Mangoux qui, bien qu’homme du Château et après des débuts marqués par une méconnaissance du milieu du renseignement, a su trouver ses marques et défendre les intérêts de son service. Son avenir n’est certes pas assuré après un bail d’une durée normale de quatre ans mais son remplacement n’est pas une question brûlante, explique-t-on chez les experts du PS. En revanche, l’avenir de l’homme de B. Squarcini à la DGSE, Patrick Calvar, ancien numéro deux de la DCRI,  imposé fin 2009 comme directeur du renseignement, semble s’inscrire en points de suspension. Un poste majeur, qui pour la rue de Solférino, doit revenir à un cadre de la Piscine, sauf à redéfinir l’ensemble des règles applicables à tous les services. Partant du raisonnement suivant : le directeur général est souvent un préfet ou un ambassadeur,  le directeur de cabinet est un officier issu des forces,  le directeur de la stratégie, un diplomate, le directeur des moyens généraux, un préfet, le directeur des services techniques, un ingénieur d’Etat. Qui estampiller DGSE ? Le directeur des opérations et le directeur du renseignement. Paradoxalement, la tentative de marginalisation de la DGSE par la DCRI sert la centrale du boulevard Mortier estime un spécialiste du dossier auprès de François Hollande. D’autant plus que selon le même interlocuteur,  la « sarkozysation » de la DGSE n’a pas forcément réussi grâce à la culture du cloisonnement. L’image que les socialistes ont de la Direction générale de la sécurité extérieure est même plutôt bonne. Meilleure certainement qu’à l’UMP, tranche un autre expert. Ce regard positif vaut également pour la DPSD où le général Creux – avec un profil d’intellectuel – a poursuivi une forme de modernisation de la protection de la défense et la DRM, où le général Bolelli a dynamisé une structure indispensable mais à l’identité fragile.

La coordination du renseignement

Un débat devra rapidement être tranché entre ceux qui, au parti socialiste font de la DCRI  le pivot du renseignement national et les « historiques », qui estiment que ce rôle revient à la DGSE qui est le « gros » service. Qui a maintenu vaille que vaille son spectre de compétences. A l’inverse, à la DCRI, Squarcini a imposé la religion de l’antiterrorisme djihadiste au détriment de pas mal d’autres choses, avance l’un de ces experts que l’on peut classer dans le camp des « historiques ».
Autre question, liée, qui devra trouver réponse : l’avenir du coordinateur national du renseignement. La fonction ne devrait pas être remise en cause. Mais le positionnement institutionnel fait l’objet de réflexions distinctes : faut-il qu’il soit coordinateur à l’Élysée, directeur national du renseignement indépendant ou ces attributions doivent-elles être confiées à une personnalité préexistante comme le secrétaire général de la défense nationale ou son adjoint ? …. Jamais sans doute les questions de renseignement n’auront suscité autant d’attention au sein du parti socialiste.




Mort d'un légionnaire du 2ème REP

Hier en fin d’après-midi, un véhicule blindé (VAB) du 2ème régiment étranger parachutiste (REP) a versé dans un ravin à Ville-di-Paraso en Balagne (Haute-Corse). Lors de cette chute, un légionnaire de 22 ans, Ivan Vinkovic, a été tué. Quatre autres ont été blessés, dont deux gravement. L'un d'eux a été transporté au centre hospitalier de Bastia par hélicoptère. Les trois autres ont été conduits à l'hôpital de Calvi.