mardi 7 février 2012

Histoire, mémoire

Arsène Tchackarian vient d'être promu, à titre exceptionnel, officier de la Légion d'honneur par le chef de l'Etat. Président d'honneur de l'association nationale des volontaires, anciens combattants et résistants arméniens, M. Tchakarian, né en 1916, est le dernier survivant du groupe Manouchian (Francs-tireurs et partisans-main d'oeuvre immigrée, FTP-MOI). Ces hommes, dont beaucoup étaient communistes et juifs, exécutèrent le 28 septembre 1943 à Paris, le colonel SS Ritter, qui supervisait en France le service du travail obligatoire (STO). 
Le groupe accomplit une trentaine de missions dans la capitale et en région parisienne entre août et novembre 1943. C'est au cours de ce mois là que Missak Manouchian et la majorité de ses hommes seront arrêtés par la brigade spéciale (BS) n°2 des renseignements généraux, qui les livrera aux Allemands. Jugés par la cour martiale, 23 sont condamnés à mort. Au moment du procès, les nazis publient L'Affiche rouge qui présente les portraits de dix d'entre eux avec pour commentaire "La libération ! Par l'armée du crime". Visant à dénoncer des terroristes étrangers. 22 exécutions auront lieu au Mont-Valérien, le 21 février 1944. Le 23ème condamné,  une femme Olga Bancic est décapitée à la prison de Stuttgart, le 10 mai 1944. Elle avait 32 ans. Durant son transfert, elle avait écrit à sa fille :
Mon amour, ne pleure pas, ta mère ne pleure pas non plus. Je meurs avec la conscience tranquille et avec toute la conviction que demain tu auras une vie et un avenir plus heureux que ta mère. Tu n’auras plus à souffrir. Sois fière de ta mère, mon petit amour. J’ai toujours ton image devant moi.