lundi 23 janvier 2012

Notre job


Depuis 2001, dix légionnaires sont morts en Afghanistan. J’avais évoqué le 11 novembre dernier, sur ce blog, le destin légionnaire, Légion étrangère, mourir pour la France ou les soldats méconnus. Une nouvelle fois, ce 20 janvier, le 2ème REG a été décimé. Au printemps dernier, ce régiment (comme l’ensemble des unités Légion) avait fêté Camerone sur le thème du sang versé. Un choix « pertinent », tant cette année a été meurtrière. 
Ces hommes qui partent rejoindre l'Afghanistan bénéficient d'une préparation spécifique de plusieurs mois. Ils connaissent alors enjeux et risques. « Car »comme le rappelait, récemment, le général Poncet, ex-responsable du Commandement des opérations spéciales (COS), « les temps ne sont plus où l’on peut faire accepter le sacrifice suprême par le combattant en invoquant la terre charnelle de Péguy. Aussi, il peut être judicieux de se tourner vers Alfred de Vigny et son Gladiateur, « l’homme soldé » qui exécute ce qu’un César, un pouvoir, un gouvernement lui commande, le suivant, voire le même, pouvant lui demander son contraire un peu plus tard. Ave Caesar, morituri te salutant (Salut César, ceux qui vont mourir te saluent). La seule règle qui vaille pour une armée professionnelle, règle que la Légion étrangère a parfaitement intégré dans sa devise, c’est pour elle que vous mourrez » (Cité par Jean-Dominique Merchet sur son blog, Secret défense, le 24/4/2010).
Chaque légionnaire, (chaque homme, chaque femme de la « Régulière ») réfléchira au sens de cette mission, alors qu’il peut être amené, à tout moment, à offrir le prix de son existence ! Cette question, tous se la poseront ensuite à Kaboul ou en Kapisa …Avec une répartie quasi-invariable « Oui, mais c’est notre job, nous l’avons choisi ! ».