jeudi 17 novembre 2011

Otages et services


Prendre des humanitaires, des journalistes en otages est très rentable pour ceux qui en font commerce, souvent sous un vernis idéologique. Avec les diplomates, ce sont généralement les hommes de l’ombre, des services secrets et en particulier de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) qui sont chargés d’obtenir leur libération. Ce qui a largement contribué à faire évoluer la perception de l’opinion publique, la DGSE n’étant plus, en effet, racontée systématiquement en termes de méfiance. Cette approche  nouvelle permet, optiquement, de ne plus apercevoir uniquement des "barbouzes" dans ce service mais de considérer ces collaborateurs comme des agents de l'Etat prenant, dans une semi ou une totale obscurité, des risques réels, justifiant, de fait, leur place dans la chaîne du renseignement (l’un d’eux, « Denis Allex » est détenu en Somalie depuis le 14 juillet 2009). C’est un paysage nouveau qui se dessine, qui les « exfiltre » de la marginalité. Eux-mêmes ayant effectué une "révolution", en créant un poste de chargé de communication. A l’indifférence de la société française pour la culture du renseignement, cette petite communauté doit toujours faire face à la méfiance des politiques et inversement. Mais dans les différentes occasions que constituent la libération ultra-médiatisée de journalistes ou plus discrètes d’humanitaires, les services secrets, ont opportunément prouvé disposer de savoir-faire, sans mot délier.